KLM Cityhopper immobilise des E195-E2
La crise logistique des moteurs de Pratt & Whitney continue de sévir : KLM se voit contrainte de clouer au sol quelques-uns de ses très jeunes E195-E2.

Photo : KLM
Le motoriste américain, Pratt & Whitney, fait beaucoup parler de lui en ce moment. Et pour cause, il doit faire face à des problèmes (de plus en plus remarqués) de chaîne logistique, avec un nombre de pièces de rechange, de moteurs disponibles et de créneaux d'entretien bien inférieur à celui de la demande mondiale.
Pratt & Whitney construit et commercialise la famille de moteurs PW1000G, qui équipe notamment des A220, A320neo ou encore des E195-E2, bien que chaque type d'appareil puisse être doté d'un moteur bien spécifique, issu de cette famille (les E195-E2 de KLM sont par exemple dotés des PW1900G GTF). Le bon fonctionnement des flottes comprenant ces types d'aéronefs dépend donc beaucoup de cette fameuse famille de moteurs PW1000G. Procéder à l'entretien réglementaire et régulier de ces moteurs devient donc très difficile, ce qui explique l'immobilisation par plusieurs compagnies aériennes d'une partie de leurs A220 ou A320neo.
Turkish Airlines, Air Baltic, Swiss International, Indigo, Iraqi Airways, Go First, Air Tanzania ou encore Air Sénégal subissent toutes les conséquences de ces problèmes de réapprovisionnement : plusieurs de leurs A220 et A320neo ont dû être immobilisés, entraînant à la fois des réorganisations de calendrier et des opérations d'affrètement afin de pallier le manque d'appareils disponibles. Martin Gauss, président-directeur général d'Air Baltic, dont la flotte est entièrement composée d'A220-300, s'est exprimé sur le sujet, annonçant, après que la compagnie aérienne a été contrainte de procéder à l'affrètement d'appareils supplémentaires, que :
« [Air Baltic est] fermement déterminé[e] à respecter [ses] obligations contractuelles envers les passagers et les partenaires. Cependant, les délais d'intervention prolongés de Pratt & Whitney pour l'entretien des moteurs entraînent des perturbations opérationnelles pour Air Baltic. Pratt & Whitney, partenaire de longue date d'Air Baltic, n'a pas pu tenir sa promesse d'améliorer les délais d'exécution. Par conséquent, Air Baltic contracte une capacité de remplacement sous la forme d'avions en location avec services, équipages, maintenance et assurance. »
Un autre exemple très parlant est celui de Go First, la compagnie aérienne low-cost indienne, qui a immobilisé au cours de ces dernières semaines près de 46 pourcent de sa flotte, soit 27 A320neo, tous équipés des moteurs PW1100G GTF de Pratt & Whitney, d'après India Today. Cela a donc entraîné des annulations de vol importantes, perturbant les rentrées d'argent et poussant la low-cost indienne vers la banqueroute, bien que Pratt & Whitney ait fait allusion au fait que Go First était déjà en situation de précarité financière avant la crise des moteurs.
Mais revenons-en au fait : KLM cityhopper a alors été touchée, elle aussi, par toutes ces perturbations. Dans un communiqué de presse, la compagnie nationale néerlandaise révèle que :
« En raison de problèmes techniques, KLM Cityhopper éprouve des difficultés à déployer pleinement l'E2. KLM Cityhopper consulte Embraer et le motoriste Pratt & Whitney pour trouver une solution à ces problèmes, qui n'ont pas d'impact sur la sécurité des vols. »
Des réajustements calendaires ainsi que la prolongation de certains contrats d'affrètement pour des E190 déjà en cours ont, par conséquent, été annoncés.
Doit-on s'attendre à de pareilles mesures chez Air France, elle aussi dotée d'A220-300 équipés de moteurs Pratt & Whitney GTF...?
Sources : Simple Flying, Pratt & Whitney, KLM, Air Baltic, India Today, Airspace Africa et Airways Magazine